23/12/2020

On est mal barrés : le bébé de Rosemary est devenu complètement débile

   Le récent visionnage de La malédiction de la Dame Blanche, énième itération du Conjuring-verse, m'aura au moins permis de mieux cerner l'énorme problème d'une bonne part du cinéma horrifique de ces dernières années. Ce problème serpentait depuis quelques temps au cœur de ce que l'on pourrait qualifier de production mainstream du genre, et le succès assez phénoménal du Conjuring-verse, qui en est l'étendard, charrie de facto quelques questionnements. Il ne sera donc pas question ici de films indés comme (par exemple) The Witch, ni même de productions confidentielles souvent reléguées au marché de la VOD ou du streaming. Mais avant d'en venir à ce Conjuring-verse considérable (sept films tout de même, huit si l'on compte le Conjuring 3 à venir l'année prochaine), il convient de faire un bond dans le passé, vers une fenêtre d'une dizaine d'années comprise entre la fin des 60's et celle des 70's.

   C'est en effet à cette période que sortent presque coup sur coup Rosemary's Baby (Roman Polanski / 1968), L'Exorciste (William Friedkin / 1973) et La Malédiction (Richard Donner / 1976). Trois grands succès à l'imagerie satanique assumée et aux thématiques religieuses prégnantes, réalisés avec une telle maîtrise qu'ils infusent toujours le genre dès qu'il est plus ou moins question de religion.

 

   Néanmoins, cette qualité formelle ne suffit seule à expliquer leur influence : à l'époque de profonds bouleversements socio-politiques, ces films avaient l'audace de jeter de l'huile sur le feu au travers d'une profonde remise en question de la religion doublée d'une attaque en règle des castes dominantes. C'est ainsi qu'un immeuble de standing cache une secte prête à persécuter une femme enceinte pour qu'elle n'accouche de l'Antéchrist dans Rosemary's Baby, tandis que L'Exorciste met en avant une grande star hollywoodienne dont la fille est prise d'assaut par un démon, pendant que La Malédiction présente un homme politique dont le foyer sert de cocon protecteur au rejeton du Diable. Et si ce genre de sous-texte a été assumé et même revendiqué durant des décennies de productions horrifiques, le Conjuring-verse s'en fichera royalement pour ne livrer qu'un cours de catéchisme aussi moraliste que vain, en contradiction totale avec cette (pas très sainte) trinité d'origine. 
   Car en dépit de questions religieuses évidentes, en dépit de la présence de prêtres et de décors cléricaux, ni Rosemary's Baby, ni L'Exorciste ni La Malédiction ne sont des films qui promeuvent le Sacré. Au contraire : la foi y est au mieux inutile, au pire source de danger. L'on apprendra donc dans La Malédiction que le jeune et démoniaque Damien a été placé chez sa famille d'accueil suite à un complot initié par quelques prêtres, tandis que L'Exorciste se révèle être le film le plus frondeur du lot. Parfois cité en étendard du "catho-porn" de par ses longues scènes d'exorcisme bardées de psaumes, de crucifix et d'eau bénite, le long-métrage de Friedkin est en vérité un monument d'hérésie : Dieu est littéralement absent de ce film imprégné par le démon, et conclut par le salvateur suicide d'un prêtre qui a perdu la foi. Difficile de commettre plus grande remise en question du Sacré puisque le salut passe donc par un homme faillible, défroqué, là où tout un décorum catholique se sera montré profondément inefficace.
   Le message est clair : la foi ne vous aidera pas et croire ne vous aidera pas, car l'horreur est partout et la meilleure façon de l'appréhender reste de s'y confronter quitte à y laisser des plumes. Voilà l'essence du genre que ces trois films ont presque synthétisée.
   Ils ne sont cependant guère matriciels, et l'on pourrait bien sûr remonter aux sources du genre pour retrouver une approche similaire ou même se contenter de citer le cultissime Carnaval des Âmes (Herk Harvey / 1962) qui, sans pousser aussi loin la critique sociale ou le questionnement religieux, désacralisait néanmoins la supposée protection cléricale : l'héroïne aux prises avec un spectre tenace ne sera nullement aidée par le curé pour lequel elle travaille, et l'église où elle officie ne prendra jamais les atours d'un sanctuaire. Pire encore : la mélodie païenne qu'elle se prend à jouer à l'orgue lui vaudra les remontrances de son employeur lorsque le bâtiment sera envahi par une horde de spectres enragés.


   Pendant des années, ce paradigme (ou plutôt cet anti-paradigme) sera pleinement assumé par le genre, afin de questionner et même démolir toute croyance au détour d'épreuves plus ou moins dures qui ont valeur de catharsis tant pour les protagonistes que pour le spectateur. L'on pourrait certes signaler le cas d'Amityville - La Maison du Diable (Stuart Rosenberg / 1979), qui surfait sur des thématiques qu'il ne comprenait pas afin d'enfoncer lourdement quelques préceptes religieux lors de l'apparition du couple Warren (tiens donc !) ; mais son postulat prosélyte sera remis en question dès Amityville 2 - Le Possédé (Damiano Damiani / 1982), suite infiniment supérieure qui reprend à bon compte les acquis de L'Exorciste avant que la série ne sombre dans les tréfonds du direct-to-video suite à l'échec du consternant Amytiville 3D (Richard Fleischer / 1983). Bref, nous sommes bien loin de la longévité au box-office du Conjuring-verse qui n'a, de plus, jamais remis son postulat en question...


   Pour l'heure, continuons à remonter le fil pour s'attarder par exemple sur le cas de John Carpenter, maître reconnu dont la filmographie regorge de remises en question du sacré qui permettent souvent, comme chez Polanski, Friedkin et Donner, de balancer quelques piques bien senties envers l'establishment.


   Dès Fog (1980), le personnage du curé est présenté comme un danger pour sa paroisse, alcoolique incapable de contrer la sombre mémoire de la ville matérialisée par quelques spectres revanchards, prétexte pour Carpenter à surligner le passé sanguinaire d'une nation construite sur un gigantesque massacre. Dans Prince des Ténèbres (1987), l'Église est coupable non seulement de veiller sur Satan mais surtout d'avoir remanié la Bible afin d'induire toute l'Humanité en erreur pour asseoir son pouvoir ; et ce n'est qu'en abandonnant toutes convictions au gré d'éprouvants questionnements métaphysiques qu'un petit groupe de scientifiques parviendra (momentanément) à repousser le Malin. Si L'Antre de la Folie et Le Village des Damnés (1995, tous deux) sont moins virulents, il n'empêche que le grand méchant du premier film, accessoirement émissaire de forces démoniaques, trouve refuge dans une église tandis que le prêtre du second film est tout simplement incapable d'appréhender l'arrivée d'enfants maudits au cœur de sa paroisse. Enfin, dans Vampires (1998), l'Église est de nouveau pointée du doigt, cette fois-ci coupable d'avoir crée la race des vampires de par sa superstition. Le grand méchant du film s'avère donc être un prêtre défroqué finalement mis en échec par Jack Crow, personnage typique de Carpenter n'obéissant à aucune morale si ce n'est la sienne, convaincu de rien si ce n'est de rendre coup pour coup, incarnation du Moi stirnerien à même de triompher d'ennemis engoncés dans leurs préceptes obsolètes (au point même de pousser un prêtre à renier le clergé pour lui prêter main-forte).


   Si Carpenter est sans doute l'un des plus grands artistes du fantastique et de l'horreur, sa relative réussite financière pourrait laisser penser que ce genre de considérations n'est l'apanage que des films aux budgets et à la portée modestes... Et ce serait une erreur puisqu'à la même époque, une saga quasiment grand public comme Freddy se double elle aussi de piques bien senties. Dès Les Griffes de la Nuit (Wes Craven / 1984), Freddy  fait tomber un crucifix en un plan qui a valeur de note d'intention : il ne compte se soumettre à aucun dogme et son exorcisme à l'eau bénite dans Les Griffes du Cauchemar (Chuck Russell / 1987) sera un échec, tandis que l'on apprend dans L'Enfant du Cauchemar (Stephen Hopkins / 1989) que Freddy est le fils d'une nonne né dans un couvent. Pour le sanctuaire, on repassera.


   Même un film comme Poltergeist (Tobe Hooper / 1982), production prestigieuse de Steven Spielberg, se permet de signifier clairement à ses personnages que la chrétienté ne les aidera en rien. Pire encore, ces petits bourgeois à l'existence hyper calibrée en ressortent si déstabilisés qu'ils prêtent foi à une voyante à l'efficacité plus que contestable avant que leur avidité maladive ne leur revienne en pleine poire au travers de la littérale explosion de leur cadre de vie.
   Cet acharnement à pulvériser toute conviction se retrouvera également chez Sam Raimi dans Jusqu'en Enfer (2009), autre succès allègrement vendu sur le nom de son réalisateur alors très bankable, et qui nous présente une héroïne dont les multiples attaches religieuses, superstitieuses, philosophiques et financières ne l'empêcheront pourtant pas d'être traînée... jusqu'en Enfer.
   Au passage, cette remise en question de tout acquis se retrouvait déjà chez Polanski (déconstruction de la bourgeoisie), chez Friedkin (déconstruction des médias et du star-system au travers du calvaire d'une de leurs représentantes), et bien sûr chez Donner (le cadre politique gangréné par la corruption).


   Car si la foi religieuse est souvent pointée du doigt, la combler par une autre croyance n'aide en rien. Preuve en est Entretien Avec un Vampire (Neil Jordan / 1994), production par ailleurs portée par une ribambelle de stars et dans laquelle les acquis du dévot Louis sont flingués un à un par le pervers Lestat pour in fine le laisser errer sans but pour l'éternité.
   De même, un film qui n'est pourtant qu'un pur produit commercial comme Blair Witch 2 - Le Livre des Ombres (Joe Berlinger / 2000) a néanmoins l'audace de présenter un groupe de personnages conduits à leur perte par leur acharnement à gober tout et n'importe quoi.
   L'espagnol Rec (Jaume Balagueró / 2007), autre grand succès, présente quant à lui une journaliste qui s'accroche désespérément à l'exposition médiatique de la caméra, artefact moderne évidemment incapable de la protéger de la menace engendrée par un exorcisme loupé.
   Même la pourtant très normative maison de production Blumhouse n'aura aucun complexe à laisser toute marge de manœuvre à ce frappadingue de Rob Zombie dans un Lords of Salem (2012) qui renvoie dos à dos foi chrétienne et croyances païennes, le seul curé du film étant tout aussi dangereux que les sorcières qui rôdent dans les parages.


   Durant des décennies,  le cinéma d'horreur s'est fait un plaisir d'honorer son essence de poil à gratter pour malmener les acquis, s'attaquer à l'establishment, pousser à la remise en question, inviter ses protagonistes et par extension ses spectateurs à s'élever. Approche hautement subversive donc... Mais comme le dirait la fameuse pub : "ça, c'était avant".
   Comme mentionné en début d'article, la frange indée et/ou fauchée du genre persiste et signe. Mais la frange grand public, celle qui ramasse le plus de blé et influence le reste de la production ? Celle-ci est en train de lâcher l'affaire, avec la complicité d'un public amorphe.

   Le problème a commencé vers le milieu des années 2000, avec le carton improbable de L'Exorcisme d'Emily Rose (Scott Derrickson / 2005), réalisé par un dévot revendiqué qui se fait un plaisir de reprendre le postulat de L'Exorciste pour l'expurger. Ainsi, la jeune possédée du film n'est plus qu'une martyre désignée par la Vierge en personne afin de démontrer l'existence de Dieu et, si sa condition n'est certes pas tip top (bouffer des araignées n'étant guère recommandé), elle s'en accommode plutôt bien et au final tout le monde est si tranquille que le film s'achève sur une protagoniste paisiblement endormie dans le meilleur des mondes. On est bien loin du final plus que nuancé du film de Friedkin et des lourdes questions qu'il laissait en suspens... 


   Même topo dans Le Rite (Mikael Hafstrom / 2011), qui ouvre la voie à la figure récurrente du prêtre surhumain avec son Anthony Hopkins en mode Chuck Norris du Vatican, l'affiche barrée d'un bon gros "ne pas y croire ne vous sauvera pas" (ou comment inviter à rentrer fissa dans le rang). 
   Suivra alors une palanquée de films du même acabit, qui ne colleront des mots connotés dans leurs titres que pour mieux signifier le pouvoir de la foi : Le Dernier Rite (Peter Cornwell / 2009), Le Dernier Exorcisme (Daniel Stamm / 2010), Délivre-Nous du Mal (encore Scott Derrickson / 2014)... Il y en a pour tous les goûts (enfin presque) avec ces films tirés d' "histoires vraies" aussi crédibles que les gémissements d'une star du X.


   Le point de non-retour est atteint avec Conjuring - Les Dossiers Warren (James Wan / 2013) qui, derrière ses atours de film de maison hantée à l'ancienne, dissimule un pur cours de catéchisme.
   Dès l'arrivée des Warren, le film vire au prosélytisme pur et résout assez facilement les épreuves subies par ses protagonistes : quelques prières, un peu d'eau bénite et voilà une belle happy-end, n'oubliez pas d'allumer un cierge au passage. Procédé d'autant plus malhonnête le film prend tout d'abord les atours d'une œuvre qui va confronter les personnages à leurs doutes, souligner leurs névroses et leur mal-être... Pour in fine leur refiler une solution clefs en mains. 
   Hélas, le film cartonne. 
   Et dès lors, la foire est ouverte.


   Si Conjuring 2 - Le Cas Enfield (James Wan / 2016) s'avère au final moins prosélyte que son aîné, difficile d'en dire autant des spin-offs : pour un Annabelle (John R. Leonetti / 2014) premier du nom qui évite de plonger dans le catéchisme à pieds joints (sans pour autant nous épargner quelques leçons de vie bien senties parce qu'il faut quand même pas déconner) ; Annabelle 2 - La Création du Mal (David F. Sandberg / 2017) saute dès son affiche outrageuse dans une démarche évangéliste aussi foldingue que décomplexée, balançant crucifix et Bibles aux quatre coins de l'écran à la moindre secousse. Si le troisième volet s'en écartera avec surprise, le répit est de courte durée : La Nonne (Corin Hardy / 2018) s'y vautre avec sa succession de bonnes sœurs qui prient à tout va, flanquées d'un curé en mode Expendable des cieux. À noter qu'il existe par ailleurs un autre film espagnol intitulé La Nonne (Luis de la Madrid / 2005) dont le statut de slasher bas du front ne l'empêchait guère de pousser à la remise en question du Sacré... Mais ce postulat n'est hélas plus à l'ordre du jour.


   Car dans le Conjuring-verse, aucune remise en question et de facto aucune catharsis : les épreuves vécues par les persos n'ont pas pour but de les élever, mais simplement de démontrer toute la puissance divine. Les protagonistes sont ici moins considérés comme des êtres capables de progresser que comme des victimes ad vitam aeternam, condamnées à s'en remettre à plus fort au lieu de puiser en elles.
   Cela est d'autant plus dommage que certains de ces films auraient pu offrir quelques réflexions lourdes de sens : la jeune novice de La Nonne doute de son engagement clérical, les enfants d'Annabelle 2 sont souvent victimes de maltraitance, la misère sociale de Conjuring 2 est évidente... Mais toutes ces thématiques ne sont que d'aimables arrière-plans jamais exploités tant les films sont dévoués à ne pas mettre les pieds dans le plat. Loin de la famille bourgeoise dont le cadre implosait dans Poltergeist, loin de l'héroïne de Jusqu'en Enfer qui voyait son avidité lui revenir dans la tronche, loin des scientifiques de Prince des Ténèbres dont tous les acquis étaient bousculés ; les protagonistes du Conjuring-verse n'affrontent aucune épreuve (si ce n'est celle d'attendre le curé), et ne peuvent donc rien signifier d'intéressant ni rien traduire de subversif. Il n'est  plus question d'attraper le spectateur pour le secouer et lui plonger le nez dans la merde, il est juste question de lui offrir quelques frissons vains, sans conséquence, immédiatement annihilés par un statu quo aussi factice qu'insensé.

 

   Le comble est donc atteint avec La Malédiction de la Dame Blanche (Michael Chalves / 2019), qui transforme un personnage fort secondaire de prêtre du premier Annabelle en Steven Seagal ecclésiastique, le genre de mec qui boirait un bidon d'eau bénite pour pouvoir pisser sur Satan. Impossible de flipper et encore moins de se confronter à quelques névroses puisque ce brave type se tient aux aguets, prêt à savater tout ce qui n'est pas (littéralement) catholique. Les traumas et donc la matière des persos ? Inexistants. Le contexte social explosif des ghettos latinos ? Complètement survolé. Ici, les dimensions cathartiques et subversives du genre ne se contentent plus de foutre le camp, elles sont tout bonnement niées dès le départ. Et pourtant, ça cartonne : 123 millions de dollars de recettes pour un investissement de 9 millions, no comment.


   Il y a donc un public pour ces films, c'est indéniable, mais que faut-il en déduire ? Le genre n'est pas encore mort, il survit de par quelques propositions indées intéressantes, sans compter quelques perles malheureusement perdues dans les méandres de la VOD et du streaming. Mais ce noyau dur n'est plus rien en comparaison d'une majorité du public qui, même devant un film d'horreur, ne veut pas être bousculée, choquée, ébranlée, confrontée à de profondes thématiques. La comparaison entre la saga Amityville et le Conjuring-verse le prouve : ce qui fut autrefois rejeté au bout de très peu de volets est aujourd'hui demandé encore et encore, et les producteurs ne se gênent pas d'y répondre. Les spectateurs des décennies précédents recherchaient la remise en question, ceux d'aujourd'hui n'aspirent qu'à être confortés, dorlotés, protégés comme de pauvres petites choses. On vient voir de l'horreur, on prétend flipper, mais l'on préfère tout de même se réserver un filet de sécurité car il ne faudrait pas non plus regarder le Mal en face par peur de ce que l'on y trouverait, et surtout de ce qui en découlerait.
   Mais n'est-ce pas pourtant là le but d'une catharsis ? 
   Hélas l'époque n'est plus à la catharsis, qui par définition permet de surpasser les traumas et les névroses ; l'époque est à la sensiblerie contreproductive, au repli sur soi car le Mal vient forcément de l'extérieur et il est donc improbable d'en être la cause. L'époque n'est guère plus portée sur la subversion, à laquelle elle préfère de toute évidence l'aseptisation et les non-dits, et tant pis s'ils ne manqueront pas de revenir à la charge comme tout mal qui se respecte. Car s'il y a bien une chose que Carpenter, Raimi, Donner, Hooper, Friedkin et tant d'autres ont démontré, c'est que si la foi absolue, les convictions aveugles et surtout l'absence de remise en question ne sont pas toujours le fruit du Mal, elles contribuent néanmoins à lui faciliter grandement la tâche.

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