03/09/2022

Mes 10 westerns préférés

À l'occasion de la sortie de Bad Voodoo Vol. II, et pour parachever un concours lancé sur Instagram et Twitter, voici la liste de mes dix westerns préférés.
Dix titres cultes et incontournables mais aussi méconnus et parfois même mésestimés, dix œuvres qui ont forcément eu une influence plus ou moins marqué sur le diptyque Bad Voodoo, et surtout dix westerns vers lesquels je reviens très souvent.
Un classement hautement subjectif donc, ce qui ne m'empêchera pas de défendre ces films bec et ongles. Dont acte.

"T'as quelque chose à redire sur mon classement ?"


10/ THE BELLE STARR STORY
(Réalisé par Lina Wertmüller - 1968 - Italie)


   Une curiosité à plus d'un titre : The Belle Starr Story est le seul western-spaghetti centré sur une anti-héroïne, l'un des rares à se reposer sur une figure historique avérée (Belle Starr a réellement existé), probablement le seul à avoir été tourné en Yougoslavie là où la concurrence choisissait plutôt l'Espagne ou l'Italie, et surtout le seul à être réalisé par une femme : Lina Wertmüller, formée chez Fellini et qui sera quelques années plus tard la première réalisatrice à obtenir l'Oscar de la mise en scène. Autant de particularités qui expliquent peut-être pourquoi le film est plus ou moins tombé dans l'oubli, tout en demeurant assez culte pour infuser le genre sans en avoir l'air.
   Il est vrai que l'approche résolument féministe de Wertmüller (soutenue par sa star Elsa Martinelli) tranche avec les codes de l'époque : si le western-spaghetti ne manque pas de personnages féminins forts (à commencer par Jill McBain dans Il Était une Fois dans l'Ouest), tous les enjeux de The Belle Starr Story sont motivés par sa figure centrale, cow-girl émancipée qui utilise sa sexualité telle une arme et qui n'hésite jamais à rendre coup pour coup et à planifier des braquages quand elle ne plume pas ses adversaires au poker.
   Pour autant, Wertmüller évite habilement de tomber dans le piège du pensum professoral, et invoque divers genres populaires pour dépeindre le passif de Belle Starr au travers d'un patchwork qui a pu lui aussi décontenancer les spectateurs : film d'aventures, de braquage, western pur, fresque romanesque, érotisme gentillet et même comédie romantique se croisent en un équilibre précaire qui ne se casse heureusement jamais la gueule tant Wertmüller et Martinelli iconisent leur personnage en piochant avec intelligence dans les codes du fumetti, cet équivalent italien des comics jamais avare en personnages immédiatement attachants.

Un petit côté Black Widow avant l'heure ?

   Un vrai film d'exploitation qui assume donc pleinement son statut de série B sans pour autant se vautrer dans une facilité putassière, et dont la subversion sous-jacente a probablement inspiré nombre d'anti-héroïne du genre : Ellen de Mort ou Vif ou Saddie Addler de Red Dead Redemption II doivent sans doute beaucoup à cette Belle Starr qu'il convient donc de redécouvrir.


9/ JOSEY WALES, HORS-LA-LOI
(Réalisé par Clint Eastwood - 1976 - USA)


   Les westerns réalisés par Clint Eastwood ont toujours eu à cœur de déconstruire les codes d'un genre qui a forgé une bonne partie de l'imaginaire collectif, afin de mieux démolir les mythes fondateurs d'une nation dont il n'a jamais cessé de questionner l'essence. Si le multi-oscarisé Impitoyable marqua un point de non-retour (certains diraient même un aboutissement), il serait dommage d'oublier un Josey Wales qui est sans nul doute son western le plus politique.
   Si nombre de personnages de la filmo du grand Clint portent un individualisme stirnerien dont l'artiste ne s'est jamais caché (exemple le plus évident : Dirty Harry et sa morale toute particulière et inaliénable), Eastwood voit dans Josey Wales matière à confronter l'individu à une société naissante non seulement pour la questionner, mais aussi pour se questionner lui-même. Et le résultat est d'autant plus terrible en ce qu'il révèle les fondations branlantes d'un pays où tout le monde se tire dans les pattes sans la moindre pitié sous couvert de quelque doctrine (Nordistes et Sudistes y sont violemment renvoyés dos à dos), et où les associations d'individus honnêtes se perdent dans l'impasse d'un monde moderne en pleine expansion. La tentative de retour vers la civilisation amorcée par Josey ne mène ainsi nulle part, l'incorruptible personnage étant contraint de disparaître dans une nation désormais dominée par l'unité, aussi galvaudée soit-elle. Le cow-boy d'autrefois, qui se suffisait à lui seul tant il incarnait toutes les valeurs de la nation, prend ici les atours d'une figure tragique qui endure toute l'hypocrisie inhérente à une piètre réécriture de l'Histoire.

Et comme souvent chez Eastwood, le (mince) espoir passe par une femme
(surtout s'l s'agit de Sondra Locke...)

   Josey Wales est une œuvre enragée, véritable crachat à la figure de tous les pères soi-disant fondateurs d'un pays bâti sur le dos d'individus broyés, auxquels Eastwood rend un vibrant hommage.


8/ THE HOMESMAN
(Réalisé par Tommy Lee Jones - 2014 - France, USA)


   Souvent qualifié de western atypique de par sa structure (les personnages délaissent l'Ouest pour filer vers la civilisation de l'Est) et sa mise en avant de femmes brisées par des salauds, The Homesman vaut surtout pour son approche naturaliste, quasi-documentaire et parfois même contemplative qui offre un point de vue totalement démystifié du western.
   Leone et Eastwood et leur révisionnisme crépusculaire sont passés par là ; et Tommy Lee Jones sait qu'il n'a absolument aucun intérêt à déconstruire à son tour, point par point, la figure du héros solitaire. Ainsi, son protagoniste principal fait-il sa première apparition en pyjama, squatteur crasseux à moitié bourré et même pleurnichard, à peine plus sympathique que les lâches paysans qui le prennent à revers pour lui passer la corde au cou. Un microcosme d'hommes aussi bêtes que couards dont la mesquinerie teintée de sadisme réduit leurs épouses en loques humaines parfois infanticides, état des lieux hyper nihiliste duquel Jones extrait de rares éclats de lumière au travers de ses protagonistes principaux, union bancale d'une fripouille et d'une vieille fille acariâtre dont le seul vrai mérite est sans doute d'entretenir un brin de lucidité quant aux consternantes bases d'une Amérique en devenir. Sans véritable point de vue, avec le détachement poli d'un anthropologue, Jones souligne aussi bien la valeur de ses personnages que leur caractère pathétique, la rudesse de l'Ouest tout autant que l'hypocrisie de l'Est, la brutalité des exclus et la fierté mal placée des aristocrates, la violence des uns et les bas calculs des autres.

Il est beau, l'anti-héros...

   The Homesman est un film que certains trouveront difficile à appréhender, mais dont l'apparente austérité est cependant sa plus grande force tant elle ouvre des pistes qui laissent le spectateur forger ses propres opinions, démarche de plus en plus rare et donc précieuse dans le cinéma actuel.


7/ TRUE GRIT
(Réalisé par Joel & Ethan Coen - 2010 - USA)


   De prime abord, True Grit pourrait passer pour un simple hommage, certes appliqué, au western classique (il est d'ailleurs un remake de Cent Dollars pour un Shérif, film qui valut un Oscar à John Wayne). Mais ce serait oublier un peu vite qu'il est un film des Frères Coen, avec ce que cela implique d'ironie mordante et de propos bien plus subtil qu'il n'y paraît.
   Si, comme à leur habitude, les frangins ne loupent jamais un bon mot capable à lui seul de nuancer voir même de déconstruire quelque figure mythique (le vieux pistolero alcoolique, le justicier valeureux, le truand à sale trogne) ; la véritable force du film repose sur les épaules de Mattie, adolescente fascinante de par son assurance, et dont le parcours initiatique mène à une conclusion d'autant plus amère qu'elle livre en creux une touchante réflexion sur l'héritage du Far West.

Mattie, 13 ans et déjà légendaire

   Pur produit de son époque, femme déjà solide et décidée avant même que son voyage ne consolide ses forces, Mattie est hélas condamnée à l'isolement et même à la disparition dans une civilisation aseptisée, policée, qui n'invoque ses anciennes gloires qu'au travers d'images désincarnées et fantasmées. Son ultime tentative de retrouver son acolyte et sauveur (Jeff Bridges impérial en flingueur compulsif essoré par les traques) s'échoue ainsi aux abords du cirque où il officie, tel un refus de célébrer un passif brutal et violent que la nouvelle Amérique n'est pas prête à regarder en face. Une conclusion dépressive, teintée évidemment d'un ultime bon mot tant le rire est chez les Coen la politesse du désespoir, aussi précis et dévastateur qu'un tir bien placé.


6/ LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND
(Réalisé par Sergio Leone - 1966 - Italie)


   Pour être honnête, n'importe quel film de la Trilogie des Dollars de l'immense Sergio Leone aurait eu sa place ici. Mais quitte à n'en retenir qu'un seul, autant opter pour Le Bon, La Brute et le Truand, véritable fresque qui approfondit et synthétise sur près de trois heures la voie ouverte par Une Poignée de Dollars et sa suite.
   Si le film est une préquelle des deux autres (le personnage d'Eastwood y récupère la mythique tenue qu'il arbore dans Pour Une Poignée de Dollars), il a l'intelligence d'en être une suite thématique puisque la déconstruction mise en place dans les premiers volets est ici approfondie par les déambulations des personnages dans un pays façonné par la guerre, leurs péripéties révélant alors les sanglantes fondations et l'héroïsme factice d'une nation que Leone n'a cessé d'ausculter tout au long de sa carrière.
   Ce questionnement profond n'est cependant possible qu'au travers d'une forme qui marque elle aussi l'aboutissement du style opératique initié par Une Poignée de Dollars, que Leone pousse ici à son paroxysme au travers de destinées chorégraphiées avec précision vers un dernier acte dont la superbe musique de Morricone souligne toute la théâtralité.
   Une approche aussi spectaculaire que subversive donc, et qui garantit au film une renommée éternelle.

Dernier acte


5/ DJANGO
(Réalisé par Sergio Corbucci - 1966 - Italie, Espagne)


"On m'a accusé d'être le père du western européen. Si c'est vrai, je n'ai eu que des enfants tarés !"
   Ces mots sont ceux de Sergio Leone, qui goûtait visiblement fort peu d'être associé à d'autres réalisateurs italiens qui, il est vrai, n'existeraient guère sans ses travaux. Pour autant, jeter le bébé avec l'eau du bain serait parfois bien dommage, en particulier avec Django.
   De prime abord, l'on pourrait pourtant être tenté de donner raison à Leone : Django a été ouvertement pensé comme une série B d'exploitation plus ou moins racoleuse, où Corbucci pousse tous les potards au maximum dès la première scène : une prostituée à moitié dévêtue s'y fait fouetter par une bande de bandidos dépenaillés, avant qu'un pistolero anonyme ne les massacre tous sans dégueuler un mot. Le ton est donné : si Leone contrebalançait ses éclats de violence et de noirceur par un traitement opératique à même de scruter les derniers relents d'humanité de ses protagonistes, Corbucci tape ouvertement dans la violence la plus sèche, brutale et barbare, qui culminera au travers d'un massacre à la Gatling détaillé sous toutes les coutures.

Si un plan devait s'appeler "ça va chier"

   Mais si cette violence érigée en produit d'appel vaudra à Django d'être interdit durant plusieurs décennies dans certains pays, son aspect putassier cache et même sert un nihilisme assumé que Corbucci approfondira d'ailleurs dans Le Grand Silence : il n'y a chez lui aucune ironie salvatrice, pas de cœur derrière les mines fermées, pas de rédemption et pas d'espoir ; mais juste une bande de tarés qui ont oublié pourquoi ils se battent, qui n'ont plus que la violence pour horizon, et qui se fichent de léguer un sale héritage à une nation balbutiante. Très loin de la grâce et de la douce ironie d'un Leone, certes... Mais jamais l'Ouest ne fut aussi crasseux et désespéré que dans Django.


4/ BONE TOMAHAWK
(Réalisé par S. Craig Zahler - 2015 - USA)


   Jamais l'Ouest ne fut aussi crasseux et désespéré que dans Django, donc... Sauf peut-être dans Bone Tomahawk. Mais si S. Craig Zahler n'hésite pas lui non plus à taper dans la violence frontale et dégueulasse (le pauvre adjoint émasculé et découpé en deux a marqué plus d'un spectateur), sa noirceur passe aussi et surtout par une étude de caractère subtile à même de décupler le ressenti des éclats de violence.
   Si aucun personnage n'est de prime abord réellement attachant, si chacun trouve à un moment ou un autre le moyen de rabaisser ses comparses ou d'afficher un visage mesquin, si les colons peuvent s'y révéler aussi brutaux et accros à la violence que les sauvages qu'ils chassent et si les intellectuels sont aussi pleutres que les guerriers ne sont vantards ; une adversité toujours plus brutale les pousse immanquablement dans leurs ultimes retranchements pour révéler, enfin, une humanité sous-jacente et trop longtemps réprimée.

Kurt Russell, comme toujours impérial en vieux briscard

   Si Corbucci ne croyait plus à la bonté, Zahler a l'audace de ne la célébrer que bien trop tard, précieux trésor dont la perte secoue le spectateur pour le pousser à s'interroger sur ce qui fait, réellement, la valeur d'un individu. Un véritable western doublé d'un véritable film d'horreur donc, qui remue la noirceur pour mieux viser les tripes.


3/ L'HOMME DES HAUTES PLAINES
(Réalisé par Clint Eastwood - 1973 - USA)


   Retour chez Clint Eastwood pour son premier western en tant que réalisateur, où il réécrivait déjà la figure du pistolero solitaire.
   Le propos est cependant beaucoup moins politique dans le Josey Wales qu'il réalisera trois ans plus tard, puisque L'Homme des Hautes Plaines opte pour une appropriation élégante du fantastique afin d'expliciter l'invulnérabilité de son pistolero, véritable spectre vengeur qui revient confronter d'hypocrites colons à leurs exactions. S'il n'est bien sûr pas interdit d'y voir une nouvelle charge contre les fondations fantasmées d'une nation bâtie dans le sang et la duplicité, le film n'est jamais aussi intéressant que sous son angle surnaturel tant il pervertit la figure du héros solitaire, ancienne icône nationale qui incarne ici une mauvaise conscience revancharde.
   Au travers des réactions d'abord enjouées puis effrayées des habitants face à cet étranger incorruptible, Eastwood confronte subtilement les spectateurs à leur besoin de récit et à la foi acharnée qu'ils y mettent, et qui ne leur sera évidemment d'aucun secours face à une âme tourmentée bien décidée à réduire l'Ouest en véritable annexe de l'Enfer.

Le démon, fier de son œuvre

   Un film qui assimile donc parfaitement les codes du fantastique pour les mêler à ceux du western, à voir impérativement en VO tant la VF saccage cette approche inédite en modifiant certaines répliques aussi explicites que dévastatrices.


2/ IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST
(Réalisé par Sergio Leone - 1968 - Italie, USA)


   Si Le Bon, La Brute et le Truand était l'aboutissement de l'approche thématique et stylistique de Leone, Il Était une Fois dans l'Ouest en est un perfectionnement. C'est dire la qualité du film...
   Il n'est par ailleurs pas interdit d'y discerner un schéma similaire au film de 66 puisque trois hommes s'y disputent un magot au gré d'alliances plus ou moins hasardeuses, formule éprouvée et familière que Leone se permet d'épurer au maximum pour y ajouter deux éléments qui approfondissent son propos : Jill McBain, veuve éplorée plongée dans un monde d'hommes brutaux ; et Morton, magnat des chemins de fer et véritable marionnettiste d'une civilisation en devenir. Totalement opposés (elle est issue des bas-fonds mais reste digne et forte là où il est né avec une cuillère en argent dans la bouche pour finir faible et écrasé), les deux ne se croiseront pourtant jamais, telles les figures tutélaires d'hommes qui ne vivent plus que par et pour la violence. Ces derniers, véritables spectres en sursis qui apparaissent aux moments les plus improbables, incapables de s'adapter au monde des vivants et donc appelés à disparaître plus ou moins brutalement, se croisent telles des figures tragiques au travers d'une approche plus que jamais opératique, succession de tableaux plus ou moins figés par une tension poussée dans ses derniers retranchements. Le mouvement semble être pour Leone une source de danger, avant de devenir source d'espoir lors des ultimes plans du film, après la disparition des derniers vestiges d'une époque révolue et néanmoins célébrée par la figure matriarcale de Jill McBain. Une note d'espoir teinté d'un féminisme latent et hautement subversif à cette époque, qui tord les codes classiques du western pour mieux redistribuer les cartes de l'Histoire.

Jill McBain, la légende


1/ MORT OU VIF
(Réalisé par Sam Raimi - 1995 - USA)


   Mort ou Vif est un western difficile à catégoriser, et sans doute est-ce sa plus grande force.
   Western spaghetti ? Si le film opte régulièrement pour une approche opératique, il en pousse les potards au maximum pour iconiser le moindre de ses personnages au premier coup d'œil. Western pop outrancier dans ce cas, à rapprocher des western-soja comme La Brute, le Colt et le Karaté, et qui préfigurerait d'ailleurs l'approche de Tarantino ? On serait tenté de le dire tant le film prend parfois des atours de comic-book movie (la touche de Raimi est en cela très reconnaissable), sans pour autant sombrer dans un divertissement vain : Ellen, incarnée par Stone, est un personnage bien trop riche pour cela. Western féministe, alors ? Comme dit plus haut, Ellen n'existerait peut-être pas sans la Belle Starr de Wertmüller et Martinelli, mais le film se permet aussi d'ausculter en profondeur ses personnages masculins. Western révisionniste à la façon d'un Eastwood, donc ? Il y a incontestablement de cela, même si Mort ou Vif garde une certaine foi envers son couple d'anti-héros, qui ne cèdent aux ténèbres que pour retrouver la lumière. Revival classique dans ce cas, à rapprocher d'un Tombstone sorti un peu avant ? Non, puisque la violence la plus vaine définit une bonne part des personnages, à la façon du nihiliste Django.

Meilleur perso féminin du genre, je veux rien savoir

   L'on pourrait continuer ainsi pendant très longtemps, opposant et rapprochant divers sous-genres du western, car c'est justement toute la matière de Mort ou Vif : offrir une riche synthèse qui invoque toutes les thématiques de ce genre fondateur, exercice éminemment casse-gueule duquel Raimi se sort haut la main tant sa connaissance et surtout sa compréhension de l'art populaire font une fois de plus des miracles. Ce grand artiste a toujours réussi à empiler des éléments à priori disparates pour en extraire la substantifique moelle, et Mort ou Vif se pose ainsi en œuvre terminale qui achève un genre tout autant qu'elle le ravive, sublime et violente redistribution des cartes emplie d'une richesse thématique et formelle d'une intelligence rare. Un film à conserver précieusement.

"Voilà, c'est fini. Et maintenant, allez lire Bad Voodoo"